ENTRETIEN 101

L'art de l'entretien de sentiers

L’entretien de sentiers repose sur des centaines de principes et de techniques. Chacune d’elles s’applique à des types de géologie spécifiques et est influencée par différentes contraintes physique présentes dans le tracé. L’expérience amène l’oeil à s’affiner et à voir le terrain de différentes façons et permet de procéder à un entretien efficace et pérenne. Aucune recette miracle n’existe, ce qui rend le trail building autant varié et stimulant.

Malgré l’éventail des situations que vous rencontrerez dans vos sentiers, trois pratiques fondamentales d’entretien doivent être respectées en priorité pour garantir que vos efforts durent longtemps et que vos sentiers demeurent sécuritaires.

Trois tâches essentielles en entretien de sentiers :

  1. Gérer l’eau pour qu’elle s’évacue aussi fréquemment que possible et prévenir l’érosion du sol le long de son écoulement.
  2. Retirer les objets instables, tels que le bois mort, les souches pourries, les roches instables (aussi appelées Patates ou Baby Heads), les racines partiellement détachées et autres débris.
  3. Retirer la couche de sol végétale avant de façonner la surface du sentier.

1. Gestion de l’eau et prévention de l’érosion

Le passage de l’eau favorise l’érosion de la terre et du sable. Plus l’eau se déplace vite (ce que est en lien avec le degré de pente), plus l’érosion est importante. Aussi, une plus grande quantité d’eau augmente davantage l’ampleur des dégâts causés au sol. 

Des dizaines de techniques permettent d’évacuer rapidement l’eau des sentiers. Les surfaces en dévers vers l’aval, le rehaussement du centre du sentier, le creusage d’un canal parallèle en amont, l’ajout de ponceaux, l’installation de tuyaux, ou encore l’ajout de barres arrières anti-érosion (water bars) sont des exemples fréquemment utilisés pour y parvenir.

Dig !t s’appuie sur les connaissances collectives des Leaders et Chapter Operators, afin que ces techniques essentielles soient enseignées et utilisées dans tous les chapitres. Une méthode simple pour expliquer l’écoulement de l’eau est de faire imaginer une balle de golf roulant sur le sentier à vos Greens ou aux Teammates moins expérimentés. En imaginant la trajectoire d’une balle, il devient plus facile d’anticiper la vitesse et la direction de l’eau sous l’effet de la gravité. Cette image forte aide les nouveaux builders à comprendre plus facilement les principes de drainage.

Il est parfois nécessaire de modifier un tracé qui demande un entretien récurrent. L’ajout d’ondulation dans le tracé du sentier permet de créer des points hauts qui dirigent l’eau vers les points bas, qui eux devraient permettre à l’eau d’évacuer facilement le sentier. Aussi, l’ajout de pavés, d’enrochement et de pierriers permettent de diminuer l’érosion du sol. 

Au final, rappelez-vous qu’il est essentiel de faire sortir l’eau du sentier le plus souvent possible et de vous assurer que les lieux d’évacuation ne s’effondreront pas sous l’action répétée du passage de l’eau. 

2. Retirer les objets instables

Cette tâche est simple à mettre en œuvre et essentielle pour assurer la sécurité et la durabilité d’un sentier. Les feuilles mortes, le bois mort, les souches pourries et les roches instables (aussi appelées Patates ou Baby Heads) peuvent bouger de manière imprévisible et représenter un danger pour les cyclistes et randonneurs. Les racines détachées à un bout augmentent également le risque d’accidents. En éliminant ces éléments instables, vous vous assurez d’avoir une surface de roulement plus stable et prévisible, ce qui améliore à la fois la sécurité et la pérennité sur sentier, tout en favorisant l’expérience des usagers.

3. Retirer la couche de sol végétale

Une autre technique essentielle consiste à ne jamais utiliser la couche organique pour façonner la surface du sentier. Une des erreurs les plus courantes commises par les Greens (ou négligents) est d’utiliser cette terre organique, riche et noire pour construire la bande de roulement des sentiers. Ce matériau contient une forte concentration de matière organique et de micro-organismes, ce qui empêche la surface de durcir et de demeurer stable suite aux passages des utilisateurs.

La matière organique n’est pas durable, se compacte mal, et devient molle au contact de l’eau. Une bonne pratique consiste à transporter ce matériau à l’aide de seaux et à le déposer discrètement derrière un rocher, entre deux grosses pierres. Éparpiller uniformément le matériel organique et inutilisable à 20 pas en contrebas du sentier, afin qu’il ne soit pas ramené par l’eau et qu’il soit le moins visible possible.

La bande de roulement devrait toujours être composée de sol minéral (aka gold dirt), de pavé de pierres ou de gravier. Un œil avisé saura trouver et reconnaître une terre de bonne qualité.

Expérience et créativité dans la construction des sentiers

Une fois ces principes fondamentaux respectés, les trail builders expérimentés peuvent appliquer leur créativité, leurs connaissances et leur style personnel pour améliorer le tracé et ajouter des «features». À ce stade, un builder adapte ses techniques à la géologie et aux ressources naturelles environnantes, créant ainsi un sentier durable, unique et agréable à parcourir.

Il est essentiel que les techniques utilisées soient adaptées à l’écosystème local, car elles ne fonctionnent pas nécessairement partout. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter d’autres Leaders ou Opérateurs de Chapitres pour prendre des décisions éclairées.

Une foule de ressources informatives se trouvent ici...​