Même si l’expérience est irremplaçable, ces quelques conseils sauront vous guider dans la démarche la plus importante du trailbuilding. Les choix faits à cette étape par les Fanieurs seront quasi-irréversibles, peuvent augmenter inutilement le niveau d’entretien nécessaire et même nuire à la pérennité d’un sentier.
Négocier tous les droits de passages avant d’entreprendre un projet.
Marcher le secteur à plusieurs reprises et avec plusieurs personnes (un tracé peut prendre plus de 10 visites de reconnaissance sur le terrain).
Marcher le secteur dans toutes les conditions possibles (à l’automne, au printemps, par temps sec ou humide, etc.).
Tracer avant l’apparition des bourgeons ou après la tombée des feuilles pour voir au loin et pour mieux comprendre le terrain.
Trouver les features/hotspots (endroits que l’on souhaite intégrer au sentier), en tentant de les connecter par un tracé cohérent et qui respecte l’esprit du sentier et de la végétation présente.
Suivre les points hauts du sol (pour être au sec le plus possible), en évitant les dépressions et les points bas (low point).
Accrocher du ruban de marquage aux 50 mètres (sur les branches d’arbres). Installer ensuite des fanions aux 10-20 mètres. Peaufiner le tracé et terminer avec un espacement de +- 3 m entre les fanions.
Installer les fanions pour identifier le côté amont du sentier et le côté extérieur des virages (2 fanions sont placés vis-à-vis pour passer du côté Amont du sentier vers le côté Extérieur du virage.
Maintenir la pente maximum d’une portion de sentier à la moitié de l’inclinaison moyenne de la section de montagne traversée (utiliser un clinomètre). Cette règle en or vous permettra d’éviter que l’eau emprunte votre sentier pour descendre la montagne en créant des problèmes d’érosion majeurs.
Éviter à tout prix la fall line (sauf sur les slabs). Ces sections demeurent problématiques années après années, peu importe ce que l’on tentera de consolider. La seule façon de les rendre réellement viable est avec l’installation d’un enrochement complet du sol (pavé de roches). Les sections de 10% de pente et plus sont très à risque de développer des problèmes d’érosion.
Pour la construction de “berms”, utiliser des rayons d’au minimum 3 m.
Lorsque le tracé traverse latéralement un flanc de montagne, l’ajout d’ondulations :
facilitera la gestion de l’eau par l’ajout de devers (inclinés vers l’amont lors des sections montantes et inclinés vers l’aval lors des sections descendantes) ;
contrôlera la vitesse du cycliste en limitant l’apparitition de zones de freinage (lesquels créeront de futurs zones à réparer ou plus sujette à l’usure) ;
ajoutera du rythme au tracé, ce qui augmentera le plaisir offert par la section ;
limitera l’ampleur et l’importance des “bench cuts” à y construire.
Pour les montées, une pente moyenne de 4% permet un tracé facile, tandis qu’une pente moyenne de 6% est considérée comme normale. Une pente moyenne de 8% et plus crée un sentier exigeant à gravir.
Assister les Flaggers expérimentés avant de tracer vous-mêmes.
Dans un sentier existant, identifier les zones à problème à corriger ultérieurement en plaçant un fanion à l’endroit exact à réparer/modifier. Si une section complète est à refaire, identifier le début et la fin du chantier projeté.
Avec un marqueur de type Sharpie, numéroter les fanions installés en forêt. Ceux-ci se réfèrent à une liste numérotée contenant les explications sur les divers chantiers à venir. Cette façon est efficace pour planifier le travail d’entretien projetée.